Pour les géomètres et topographes, chaque mission sur le terrain apporte son lot de défis : zones étendues, végétation dense, et surtout, des points de mesure difficiles, voire impossibles d’accès. Ces contraintes, synonymes de temps, de coûts et de risques accrus, freinent l’efficacité des méthodes traditionnelles.

C’est précisément le défi qu’a relevé le bureau de topographie GEOmesures. Spécialisée dans le génie civil et les relevés pour les lignes électriques à très haute tension pour le compte de RTE, l’entreprise cherchait une solution pour optimiser ses opérations.

Nous avons échangé avec son dirigeant, Paul Michel, formé et équipé par Escadrone. Il nous raconte comment cet outil est passé du statut de complément à celui d’allié indispensable.

Le Défi : Précision et accessibilité sur les lignes à haute tension

L’activité principale de GEOmesures consiste à réaliser des études et des cartes pour la création de nouvelles lignes électriques, aériennes comme souterraines. Ces projets impliquent des relevés topographiques sur de longues bandes de terrain, souvent dans des conditions difficiles.

Paul Michel nous expose les limites des méthodes conventionnelles : « Pour faire nos cartes, nous utilisions le GNSS ou le tachéomètre. Mais sur des projets d’envergure pour RTE, cette approche « à l’ancienne » devenait un véritable goulot d’étranglement. »

Les problématiques étaient claires :

  • Accessibilité limitée : Forêts denses, terrains escarpés, et même des pylônes isolés au milieu de cours d’eau.
  • Lenteur des relevés manuels : Couvrir de vastes zones point par point est une tâche chronophage et énergivore.
  • Végétation pénalisante : Les layons forestiers sous les lignes, souvent envahis par la végétation, compliquent les mesures au sol.

Face à une demande croissante de la part de RTE, GEOmesures devait trouver un moyen de produire plus vite et plus intelligemment, sans compromettre la qualité.

La solution : Maîtriser la lasergrammétrie par drone

Le choix de GEOmesures s’est porté sur l’intégration d’un drone équipé d’un capteur LiDAR. Cependant, l’acquisition d’un outil ne suffit pas. Pour en exploiter tout le potentiel, une maîtrise parfaite des opérations et du traitement des données est cruciale. « Le drone est aujourd’hui un outil indispensable pour ce type de travail, » affirme Paul Michel.

La solution déployée a permis de répondre point par point aux défis :

  1. Une collecte de données massive et rapide : Le drone survole les zones à étudier en un temps record, capturant des millions de points pour créer un Modèle Numérique de Terrain (MNT) détaillé.
  2. La puissance du LiDAR : Contrairement à la photogrammétrie, le LiDAR pénètre le couvert végétal. « Le LiDAR passe à travers, » explique Paul. « On n’a pas un point tous les centimètres carrés, mais pour notre travail, ça nous suffit amplement. »
  3. L’effacement des contraintes d’accès : Le drone décolle et opère à distance, s’affranchissant des obstacles naturels.

Résultats concrets : Gains de temps, sécurité et nouvelles perspectives

L’adoption du drone a eu des impacts immédiats et mesurables pour GEOmesures.

  • Productivité décuplée : Des missions qui prenaient des jours sont désormais réalisables en quelques heures. « On gagne du temps et on gagne de l’énergie surtout, » résume Paul Michel.
  • Sécurité des opérateurs renforcée : Plus besoin d’envoyer des équipes dans des zones dangereuses ou d’organiser des expéditions complexes.
  • Une précision parfaitement adaptée : « On ne cherche pas le sous-centimétrique pour faire de la carte pour RTE, » précise Paul. « La précision actuelle est largement suffisante et a énormément progressé ces dix dernières années. »
  • Développement de nouvelles compétences : L’intégration du drone oriente l’entreprise vers des compétences d’avenir, notamment en traitement de données numériques.

L’exemple parlant : le pylône inaccessible

Paul Michel nous a partagé une anecdote qui illustre parfaitement la transformation : « Nous avons un chantier près de Nantes avec un pylône isolé sur une île au milieu d’une rivière. En été, on peut y accéder par un passage à gué. Mais avec les pluies, c’est impossible. Il faudrait trouver des bateaux, s’organiser différemment… Avec le drone, c’est réglé. On prépare le vol, on décolle depuis la berge, et en quelques minutes, les relevés sont faits. C’est dans ce genre de situation que l’outil devient vraiment très pratique. »

Conclusion : Le drone comme levier stratégique pour les géomètres

L’expérience de GEOmesures est formelle : le drone n’est plus un simple gadget. Pour les métiers de la topographie, c’est un levier de croissance stratégique qui répond aux exigences modernes de rapidité, de sécurité et d’efficacité.

En se formant et en s’équipant judicieusement, le bureau d’études a non seulement résolu ses problématiques opérationnelles les plus complexes, mais il a aussi ouvert la voie à de nouvelles opportunités, comme l’inspection d’ouvrages d’art.

Le partenariat entre GEOmesures et Escadrone montre qu’avec le bon outil et l’accompagnement adéquat, les défis les plus ardus deviennent des opportunités de se démarquer !


Vous êtes géomètre, topographe ou acteur du génie civil ? Vous faites face à des défis similaires d’accès ou de productivité ?